Présenté par la Banque centrale européenne comme une étape logique de la modernisation des paiements, l’euro numérique est en réalité une révolution silencieuse aux conséquences irréversibles. Sous couvert de praticité et de sécurité, ce projet centralise le pouvoir monétaire et expose chaque citoyen à une surveillance financière permanente.
Il ne s’agit pas simplement d’une question technique ou économique : c’est une question de libertés, de droits humains et de démocratie. Accepter l’euro numérique tel qu’il est conçu aujourd’hui, c’est légitimer une violation directe des principes juridiques européens et internationaux.
Comprendre ce qu’est réellement l’euro numérique
L’euro numérique n’est pas une “crypto-monnaie” décentralisée comme le Bitcoin. C’est une monnaie de banque centrale digitale (CBDC) :
émise et contrôlée directement par la BCE,
stockée sur des portefeuilles numériques supervisés,
programmable (donc paramétrable dans ses usages),
et potentiellement substitutive au cash.
En résumé : ce n’est pas une innovation citoyenne, mais un outil de contrôle monétaire étatique.
Les dangers majeurs d’une monnaie numérique centralisée
1. La fin de l’anonymat
Chaque transaction serait traçable. Même avec des “pseudonymes” ou des mécanismes de confidentialité limités, les autorités disposeraient d’un accès massif aux données financières des citoyens.
➡️ Une atteinte frontale au droit à la vie privée garanti par l’article 8 de la CEDH et par le RGPD.
2. Un pouvoir monétaire totalitaire
Avec un euro numérique programmable, les autorités pourraient :
limiter certaines dépenses (ex. carburant, voyages),
bloquer des fonds en cas de contestation politique,
imposer des conditions à l’usage de l’argent.
➡️ Une violation du droit de propriété et de la liberté d’entreprendre.
3. La disparition progressive du cash
Le cash est le dernier rempart de liberté économique. Il permet d’acheter sans être suivi, il reste utilisable en cas de panne ou de crise technologique. En marginalisant les espèces, on fragilise les plus vulnérables et on supprime l’alternative qui protège tous les citoyens.
4. Le risque d’un contrôle social à la chinoise
Le yuan numérique est déjà utilisé en Chine comme levier de contrôle. En combinant l’euro numérique avec des systèmes de surveillance, l’Europe pourrait basculer vers un modèle autoritaire, où l’argent devient un outil de sanction sociale.
➡️ Une menace directe contre la démocratie pluraliste.
5. Une fragilité technologique inédite
Pannes, cyberattaques, intrusions étatiques étrangères : un système monétaire entièrement numérisé expose toute l’économie européenne à des vulnérabilités systémiques.
Pourquoi l’euro numérique est illégal
Violation du RGPD : collecte massive de données financières sans base légale suffisante ni proportionnalité.
Contradiction avec la Charte des droits fondamentaux de l’UE : atteinte à la vie privée (art. 7), à la protection des données (art. 8) et au droit de propriété (art. 17).
Non-respect de la CEDH : atteinte au respect de la vie privée (art. 8) et au droit de jouir paisiblement de ses biens (Protocole 1, art. 1).
Violation du principe de subsidiarité et de proportionnalité (traités de l’UE) : une monnaie numérique centralisée n’est pas l’outil le moins intrusif pour moderniser les paiements.
En clair : l’euro numérique ne peut pas être mis en place sans violer les textes juridiques supérieurs qui protègent les citoyens européens.
Quelles actions juridiques immédiates engager ?
1. Plainte auprès des autorités de protection des données
Dépôt de plaintes auprès de la CNIL (France) et de l’EDPS (niveau européen).
Motif : collecte et traitement de données financières disproportionnés et non nécessaires.
2. Recours constitutionnels
Saisine du Conseil constitutionnel (ou équivalent dans chaque pays) pour violation de droits fondamentaux.
Utilisation des procédures d’urgence (référés) pour suspendre toute expérimentation.
3. Saisine de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)
Par recours direct ou question préjudicielle, contester la compatibilité du règlement européen sur l’euro numérique avec la Charte des droits fondamentaux.
4. Action devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)
Si le projet est déployé, dépôt de requêtes pour violation de la vie privée et du droit de propriété.
5. Actions collectives et class actions
Coordination avec les ONG de défense des droits numériques (EDRi, Access Now, etc.).
Lancement de recours collectifs pour bloquer ou ralentir la mise en place.
Mobilisation citoyenne et politique
Informer : diffuser massivement les dangers documentés de l’euro numérique.
Organiser : créer des collectifs citoyens pour soutenir les recours.
Agir : signer des pétitions, interpeller les parlementaires, exiger des débats publics.
Résister : continuer à utiliser et défendre le cash comme outil de liberté.
Agir maintenant ou subir demain
L’euro numérique n’est pas un progrès. C’est un outil de contrôle illégal qui met en danger nos libertés les plus fondamentales.
La seule réponse proportionnée est la mobilisation juridique immédiate :
Déposer des plaintes,
Saisir les juridictions,
S’allier avec les ONG,
Refuser tout compromis.
Accepter l’euro numérique, c’est accepter un futur de surveillance permanente.
Le combattre en justice, c’est protéger la liberté pour nous et pour les générations futures.
Il est urgent d’agir. Maintenant.